La psychomotricité nous concerne tous, à tous les âges de notre vie. Le développement psychomoteur est un continuum.
Le psychomotricien est expert de ce processus de développement.
Au cours de son développement, l’enfant passe par différentes étapes comme l’acquisition des retournements, des premiers mots, des encastrements… Chaque étape correspond à une fourchette d’âge. Lorsque l’âge maximum de cette fourchette est dépassé, on parle alors de retard psychomoteur plus ou moins important.
Le suivi en psychomotricité est globale et intervient en même temps sur les différents domaines du développement de l’enfant (cognitif, moteur, langagier, psychoaffectif, relationnel, comportemental) pour aider l’enfant à progresser dans ces étapes d’acquisition, et ainsi à rattraper et/ou à minimiser son retard.
Selon l’importance du retard et les domaines de développement touchés, le suivi en psychomotricité peut suffire ou être complété par un travail de motricité globale (kinésithérapeutique), ou un travail approfondi sur le langage/l’oralité (orthophoniste), ou encore un travail psychothérapeutique/éducatif (psychologue/pédopsychaitre ou éducateur.rice).
La prématurité est la naissance de l’enfant plusieurs semaines avant le terme de la grossesse (40 Semaines d’Aménorrhée). Il existe plusieurs degrés de prématurités :
Lorsque un enfant nait prématurément, son organisme présente souvent une immaturité neurologique et physiologique qui ne lui permet pas d’utiliser son corps dans son nouvel environnement et qui l’empêche de filtrer les stimuli autour de lui.
Les complications néo-natales peuvent être vécues d’autant plus intensément par l’enfant (douleurs, soins invasifs).
Le suivi psychomoteur aide l’enfant et ses parents à compenser ce retard de maturité et à apaiser ses inconforts durant la période postnatale, mais aussi à intervenir plus tard si des difficultés subsistent comme :
Ces maladies peuvent être très variées. Elle peuvent s’exprimer à tout âge mais sont diagnostiquées souvent dès l’enfance. Elle peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’enfant et être à l’origine de divers handicaps (confer ci-dessus et ci-dessous).
L’autisme est un trouble neurodéveloppemental se caractérisant par une altération des interactions et de la communication, ainsi que par des comportements et des intérêts restreints et répétitifs.
Un suivi en psychomotricité est indiqué car le développement psychomoteur est généralement impacté.
En effet, l’enfant souffrant d’un TSA peut présenter un retard de développement global ou ciblé, ainsi que des particularités :
Les troubles des apprentissages sont des troubles neurodéveloppementaux. Ils comportent les troubles « dys » (dysphasie; dyslexie et dysorthographie et dyscalculie) et les troubles de l’attention.
Ces troubles nécessitent des adaptations pédagogiques pour permettre de suivre les apprentissages scolaires.
Certains sont alors indiqués pour le travail en psychomotricité :
Plusieurs troubles de l’écriture peuvent faire l’objet d’un suivi en psychomoteur :
En effet, écrire est un acte complexe; mettant en jeu plusieurs fonctions psychomotrices (visuo-spatiales, toniques, motrices, sensorielles) et aussi affectives (expression de soi, intérêt/envie).
Le suivi en psychomotricité propose un travail global sur l’écriture, à la fois rééducationnel (qualité et vitesse d’écriture) et thérapeutique (estime de soi, apaisement des tensions, intéret/expression).
Un suivi en psychomotricité sera indiqué à une personne atteinte d’un handicap / trouble sensoriel s’il y a un retard de développement (langage, autonomie, motricité) ; et/ou des troubles du comportement (recherche de sensations ou évitement des sensations et hypersensibilité ou hyposensibilité); et/ou des troubles psychocorporels associés (difficultés de conscience du corps).
En psychomotricité sont distingués sept sens principaux :
Ces sens sont travaillés par le biais de stimulation sensorielle, de modulation sensorielle (régulation des messages neurosensoriels par excitation ou inhibition); et par le biais de comodalité sensorielle (coordination entre les flux sensoriels).
Les situations de handicap moteur peuvent avoir plusieurs origines :
La psychomotricité peut venir compléter le suivi kinésithérapeutique, ergothérapeutique, orthophonique lors de problématiques plus globales impactant d’autres domaines :
Le handicap mental est lié à un déficit des fonctions cognitives. Il existe plusieurs degrés :
Des troubles du comportement, des troubles émotionnels et des troubles psychiatriques peuvent y être associés.
La psychomotricité aide à stimuler les fonctions cognitives à travers différents domaines psychomoteurs (motricité fine, motricité globale, spatial, temporel, fonctions exécutives). Elle aide également sur le plan émotionnel à prendre conscience de son corps, de ses sensations (relaxation) et à communiquer (expression artistique, expression corporelle).
Le handicap d’origine psychique est lié à des troubles et à des pathologies psychiatriques à caractère invalidant.
La psychomotricité, par son approche thérapeutique psychocorporelle, vient alors compléter un suivi psychiatrique sur un mode non médicamenteux.
Le travail du lien corps-esprit permet de rapporter l’attention mentale vers les sensations corporelles, les émotions. Les objectifs sont l’apaisement, la connaissance de soi et l’expression.
Pour ce faire quelques médiations sont utilisés comme le sport, les médiations artistiques et différentes techniques de relaxation.
En parallèle, un travail plus rééducationnel peut être mené si d’autres domaines psychomoteurs sont touchés par le handicap (motricité, planification, attention) pour permettre à la personne de gagner en autonomie.
Le polyandicap est un handicap à expression multiple (troubles intellectuels, sensoriels, moteurs, psychiques, somatiques/métaboliques). Il s’accompagne d’une déficience mentale importante. Il restreint l’autonomie et les possibilités de perception, d’expression et de relation. Il est la conséquence d’une atteinte cérébrale précoce.
La psychomotricité offre la possibilité de communiquer de façon non verbale par l’expression corporelle, le toucher mais aussi de stimuler le versant moteur et cognitif à travers des méthodes sensorimotrices. Nous pouvons également accompagner les troubles du comportement à l’aide d’approches corporelles et sensorielles.
Les maladies neurodégénératives ont pour conséquence une dégénérescence des fonctions nerveuses. Elles sont évolutives, et sont la cause d’état de dépendance plus ou moins important.
Les symptômes des maladies d’Alzheimer et apparentées sont des troubles des fonctions exécutives (mémoire, attention, planification…) associés à des troubles praxiques et gnosiques.
Ces symptômes sont souvent associées à des troubles du comportement car ils ont un impact sur l’expression de soi et sur la conscience de soi et des autres. Le suivi en psychomotricité aide à maintenir l’autonomie : en exerçant les fonctions cognitives (langage, attention, mémoire, repères temporo-spatiaux, schéma corporel) et les praxies (coordination des gestes), et il vise à apaiser les troubles du comportement par le biais de la relaxation, la communication non-verbale, l’expression corporelle et artistique.
La psychomotricité entre ainsi dans les thérapies non-médicamenteuses recommandées.